J’ai cueilli hier les dernières roses écloses au jardin et les ai offertes à Suzanne. Il y avait longtemps que nous ne nous étions parlé.
Toujours dans mes pensées mais là me suis posée auprès d’elle pour lui raconter. Elle sait écouter, elle a toujours su.
Elle a cet art des vieilles personnes de demander sans poser de questions. Sans doute toutes ces rides posées là sur son visage cachent tout ce qu’elle écoute sans jamais répeter. Un parchemin qu’elle porte sur elle. L’écriture de nos vies.
Un chemin au front et sur les joues. Et des mains qui font s’envoler les nuages lorsqu’elle les pose sur nous.
Elle est là, à chaque détour. Elle emplit nos poches de bonbons sucrés, de cailloux blancs de peur de nous perdre. Toujours revenir à elle.
Elle a gommé mes ombres et m’a offert la sienne.
Il faisait beau hier. Le soleil se jouait des lézardes du mur blanc qui entoure le cimetière.
Il y a des personnes comme ça, comme Suzanne, qui save entendre et saisir l’essentiel. Parfois même le silence est d’or.
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Je ne cueille pas de fleurs pour mes morts, jamais je ne vais au cimetière … pourtant tout comme toi, je leur parle en soignant mes fleurs …
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